L'homme en noir

de Grégory Panaccione et Giovanni di Gregorio

Un sujet me tient à cœur : parler de l’inceste et donner un maximum d’informations pour que cette violence intrafamiliale disparaisse. J’ai été bénévole à SOS Inceste pendant un an et demi et j’y entendu des récits terribles. Terrible parce que les victimes se demandent souvent pourquoi. Pourquoi elles, pourquoi personne ne les a protégées, et souvent crues. L’inceste fait parti de notre société et est bien ancré dans notre système. Seuls, les  enfants ne peuvent pas s’en sortir, ni se défendre face à des adultes qui ont toute autorité dans notre société. Les enfants victimes montrent  des signes qu’il est important de détecter.  Ce livre nous offre un récit bien documenté et explicatif sur les mécanismes mis en place par l’incesteur et subi par la victime. 

Résumé

Mattéo a tout pour être heureux. Des parents formidables, un petit chien affectueux, et Ivan, son meilleur ami. Mais Mattéo a la tête ailleurs, il
rêvasse ”. 
L’énurésie commence et il cherche de plus en plus ses parents la nuit… Petit à petit, la peur s’immisce dans tous les recoins de sa vie. Tous les soirs, il fait le même cauchemar dans lequel un homme en noir terrifiant le poursuit. Qui est cet homme en noir ? Le danger qu’il représente est-il réel ou imaginaire ?

Mon avis

Les symptômes de Mattéo pris séparément peuvent correspondre à beaucoup d’évènements (harcèlement scolaire, deuil, séparation, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur), mais mis ensemble, tout correspond à un traumatisme : l’inceste. Les faits sont amenés avec finesse et nous vivons l’histoire à travers les yeux d’un enfant. Le vrai + de ce livre est la partie psy à la fin, qui nous décrit les mécanismes de défense mis en place par Mattéo pour survivre et continuer à vivre le plus normalement possible.

Informations clés

Quand un enfant est confronté à une violence incompréhensible et terrorisante, une alarme interne produit du stress. Le stress engendre 3 réactions : fuite, combat ou figement. Dans la plupart des cas, les victimes d’inceste se figent et le cerveau disjoncte, comme dans un circuit électrique en survoltage. L’enfant se retrouve spectateur des évènements, dans une sensation d’irréalité, d’absence. C’est ce qu’on appelle la dissociationLe corps se rappelle de l’agression mais le cerveau n’est pas capable de traiter cette information. Pour se rassurer, Mattéo se créé un ami imaginaire, et “rêvasse” mais le traumatisme le hante avec l’apparition de “l’homme en noir”.

Les chiffres

En 2023, 11 % des Français déclarent avoir été victimes d’inceste, soit environ 7,4 millions de personnes. Parmi elles, 65 % sont des femmes et 35 % des hommes. Ce chiffre était de 10 % en 2020, soit environ 6,7 millions de personnes, démontrant une légère augmentation liée à une meilleure libération de la parole des victimes masculines.
La moitié des enfants concernés ont subi un premier acte d’inceste avant l’âge de 10 ans, avec une durée moyenne des violences de 10 ans.
Les auteurs sont majoritairement des hommes (77 %), mais les femmes représentent tout de même 16 % des cas, notamment des mères ou des tantes.
Sources : Civiise et Face à l’inceste

Retour en haut