Le travail émotionnel des repas de famille : le prix de la convivialité
Le dîner en famille, où tout le monde raconte sa journée, en s’écoutant et en mangeant sainement, est devenu un idéal depuis quelques décennies. Cela est-il vraiment naturel ? Qu’est-ce que cela nous coûte réellement émotionnellement et logistiquement ?
Voici un article qui met en lumière le concept de « travail émotionnel« , introduit par la sociologue Arlie Hochschild. Il désigne la gestion des émotions pour répondre aux attentes sociales. Les repas de famille cristallisent ces attentes, la convivialité y est recherchée et valorisée. Cette exigence de convivialité découle de normes sociales axées sur le bien-être, le bonheur familial et la santé publique, mais repose sur un « travail émotionnel » souvent invisible, majoritairement porté par les mères. Cela inclut des gestes comme calmer les disputes avec douceur, encourager les enfants à manger avec affection, ou masquer son propre stress pour préserver l’atmosphère conviviale. Ce travail, bien qu’essentiel, reste inégalement réparti entre les sexes, les mères assumant la majeure partie de la charge mentale et émotionnelle.
Les repas, bien au-delà de leur fonction nutritionnelle, sont un espace de socialisation et de renforcement des liens familiaux. Toutefois, l’injonction à la convivialité pèse davantage sur les familles disposant de moins de ressources, où la nourriture devient un moyen central d’exprimer l’amour parental.
Cet article nous invite à repenser ce que signifie « bien manger » en tenant compte non seulement des aspects nutritionnels, mais aussi des dimensions émotionnelles et des inégalités sociales et de genre qu’implique la préparation et la gestion des repas familiaux.
Lien vers l’article complet : https://theconversation.com/le-travail-emotionnel-des-repas-de-famille-le-prix-de-la-convivialite-246291
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